Communiqué de presse du 8 avril 2020
Depuis le début de cette crise du coronavirus, les services d’Aide & Soins à domicile ont tout mis en œuvre pour maintenir leurs missions auprès de notre public. Plus de 80.000 personnes reçoivent, chaque semaine, chaque jour, la visite de nos infirmiers, aides-soignants, aides-familiales, aides ménagères sociales, gardes à domicile… pour une aide, un soin, un peu de compagnie et d’accompagnement dans un quotidien difficile.
Très rapidement, une des problématiques principales a été la question de l’équipement de protection, nécessaire pour tout notre personnel afin d’éviter les risques de contamination et de propagation du virus que ce soit chez celui-ci, son entourage ou les bénéficiaires.
En début de crise, nous avons fait le triste constat qu’aucun matériel n’était ni prévu ni disponible pour nos secteurs. Nous avons dès lors, souvent à prix d’or et sur fonds propres, procédé à l’acquisition d’un peu de stock.
Lorsque ces commandes devaient nous parvenir, certaines se sont retrouvées bloquées (parfois plusieurs jours, parfois définitivement) tandis que certains fournisseurs voyaient leurs stocks réquisitionnés pour une centralisation et une distribution coordonnée par le fédéral, prônant une meilleure répartition et une veille aux arnaques.
Depuis dix jours, nous avons été invités, par le Gouvernement, à remplir, de manière régulière, un formulaire fédéral en ligne qui devrait permettre de coordonner au mieux la distribution. Après plus d’une semaine de mise en œuvre de cet outil, le Gouvernement serait-il noyé sous les 15.000 demandes ? Aucun accusé de réception, aucune annonce de commande ou de délais ! Bref, l’expression de nos besoins urgents en matériel n’est pas entendue.
Aujourd’hui, après plusieurs rappels, nous sommes informés que rien n’est décidé pour nous au niveau du RMG et qu’aucune perspective n’existe pour un approvisionnement de nos services.
Nous sommes interpellés, choqués, révoltés !
Comment les acteurs du domicile peuvent-ils poursuivre leur mission sans disposer du matériel permettant d’appliquer les procédures définies par ces mêmes autorités ?
Quelle est l’intention du gouvernement et des autorités dans cette absence complète de réponse ?
Il est temps de considérer notre personnel, nos milliers de collègues qui, tous les jours, soignent et accompagnent celles et ceux qui en ont le plus besoin, comme des acteurs à part entière de cette lutte contre la propagation du virus. Il est temps d’arrêter de considérer les secteurs comme étant indépendants les uns des autres, de gérer cette crise comme si le virus et les risques de propagation s’arrêtaient aux frontières entre ceux-ci.