La Fédération de l’Aide et des Soins à Domicile, aux côtés de ses 9 centres régionaux, tient à marquer son soutien à l’ensemble du personnel des ASD et plus globalement à l’ensemble des professionnels des soins de santé.
Nous déplorons le calendrier choisi par les autorités fédérales pour annoncer la mise en place de l’obligation vaccinale pour le personnel des soins de santé, alors que celui-ci fait face à une quatrième vague. Autrefois applaudi par l’ensemble de la population, ayant fait face à des promesses de soutien structurel et de refinancement, le personnel de soins peine à maintenir la tête hors de l’eau d’une crise qui n’en finit pas et dont ils sont les premiers impactés.
Nous en profitons pour remercier chaleureusement tous nos collègues du domicile qui, après plus de 20 mois de crise sanitaire, restent présents, motivés et impliqués dans leur quotidien aux côtés de personnes fragiles et parfois isolées socialement.
Même s’il est évident que la vaccination reste la ligne de défense principale contre le virus du COVID 19, celle-ci doit s’accompagner de plus de sensibilisation auprès des différents publics concernés.
Si la vaccination obligatoire devient une nécessité absolue de santé publique, il est nécessaire qu’elle le soit pour tous. Nous ne pouvons que déplorer une stigmatisation, même involontaire, d’une partie de notre personnel qui se bat depuis près de deux ans au quotidien pour assurer la continuité de l’aide et des soins auprès de nos bénéficiaires.
Nous craignons que le ciblage des professionnels des soins de santé, qui ont tant donné depuis de nombreux mois, sans compter leurs efforts, n’entraîne une augmentation de la fuite de notre personnel déjà en sous-effectif. Nos bénéficiaires ont plus que jamais besoin de soins et de soutien en cette période pénible pour tous.
Nous souhaitons que les professionnels de l’aide et des soins soient, dans leur entièreté et sans aucune exception, soutenus et valorisés dans le travail qu’ils mènent au quotidien auprès de la population, en particulier les personnes souffrant d’une perte d’autonomie continue ou ponctuelle.
Nous appelons les autorités à établir une cartographie du réseau local qui reste essentiel pour mieux collaborer avec toute la première ligne. Réaliser cet exercice n’est pas simple et doit se prolonger dans le temps avec une mise à jour régulière au travers d’un outil commun.
Nous appelons le gouvernement à revoir sa position en apportant des réponses cohérentes, notamment en revalorisant et en renforçant les métiers de l’aide et des soins de manière structurelle, au risque de nous retrouver, demain, sans ceux qui tiennent notre système de soins de santé à bout de bras.
Tout comme le monde hospitalier confronté à la fermeture de lits, le secteur du domicile n’est déjà à l’heure actuelle, plus en mesure de prendre l’ensemble des demandes de soins des patients. Cette situation risque d’empirer, avec une réelle impossibilité de soigner l’ensemble de la population. En arrivera-t-on, dans notre secteur aussi, à devoir choisir entre les patients et à laisser certains d’entre eux, esseulés, sans soins, à leur domicile ?